Testament de Napol?on Bonaparte
17 mars 1821
Ceci est mon testament ou acte de ma derni?re volont?
?
1 - Je meurs dans la religion apostolique et romaine, dans le sein de laquelle je suis n?, il y a plus de cinquante ans.
2 - Je d?sire que mes cendres reposent sur les bords de la Seine, au milieu de ce peuple fran?ais que j'ai tant aim?.
3 - J'ai toujours eu ? me louer de ma tr?s ch?re ?pouse Marie-Louise ; je lui conserve jusqu'au dernier moment les plus tendres sentiments ; je la prie de veiller pour garantir mon fils des emb?ches qui environnent encore son enfance.
4 - Je recommande ? mon fils de ne jamais oublier qu'il est n? prince fran?ais, et de ne jamais se pr?ter ? ?tre un instrument entre les mains des triumvirs qui oppriment les peuples de l'Europe. Il ne doit jamais combattre, ni nuire en aucune autre mani?re ? la France , il doit adopter ma devise : Tout pour le peuple fran?ais.
5 - Je meurs pr?matur?ment, assassin? par l'oligarchie anglaise et son sicaire ; le peuple anglais ne tardera pas ? me venger.
6 - Les deux issues si malheureuses des invasions de la France, lorsqu'elle avait encore tant de ressources, sont dues aux trahisons de Marmont, Augereau, Talleyrand et La Fayette. Je leur pardonne ; puisse la post?rit? fran?aise leur pardonner comme moi.
7 - Je remercie ma bonne et tr?s excellente m?re, le Cardinal, mes fr?res Joseph, Lucien, J?r?me, Pauline, Caroline, Julie, Hortense, Catarine, Eug?ne, de l'int?r?t qu'ils m'ont conserv? ; je pardonne ? Louis le libelle qu'il a publi? en 1820 : il est plein d'assertions fausses et de pi?ces falsifi?es.
8 - Je d?savoue le Manuscrit de Sainte-H?l?ne et autres ouvrages sous le titre de Maximes, Sentences, etc... que l'on s'est plu ? publier depuis six ans : ce ne sont pas l? les r?gles qui ont dirig? ma vie. J'ai fait arr?ter et juger le duc d'Enghien, parce que cela ?tait n?cessaire ? la s?ret?, ? l'int?r?t et ? l'honneur du peuple fran?ais, lorsque le comte d'Artois entretenait, de son aveu, soixante assassins ? Paris. Dans une semblable circonstance, j'agirais encore de m?me.
II
1 - Je l?gue ? mon fils les bo?tes, ordres, et autres objets tels qu'argenterie, lits de camp, armes, selles, ?perons, vases de ma chapelle, livres, linge qui a servi ? mon corps et ? mon usage, conform?ment ? l'?tat annex?, c?t? (A). Je d?sire que ce faible legs lui soit cher, comme lui retra?ant le souvenir d'un p?re dont l'univers l'entretiendra.
2 - Je l?gue ? lady Holland le cam?e antique que le pape Pie VI m'a donn? ? Tolentino.
3 - Je l?gue au comte Montholon deux millions de francs comme une preuve de ma satisfaction des soins filiaux qu'il m'a rendus depuis six ans, et pour l'indemniser des pertes que son s?jour ? Sainte-H?l?ne lui a occasionn?es.
4 - Je l?gue au comte Bertrand cinq cent mille francs.
5 - Je l?gue ? Marchand, mon premier valet de chambre, quatre cent mille francs. Les services qu'il m'a rendus sont ceux d'un ami. Je d?sire qu'il ?pouse une veuve, soeur, ou fille d'un officier ou soldat de ma vieille garde.
6 - Idem, ? Saint-Denis, cent mille francs.
7 - Idem, ? Novarre (Noverraz), cent mille francs.
8 - Idem, ? Pierron, cent mille francs.
9 - Idem, ? Archambault, cinquante mille francs,
10 - Idem, ? Coursot, vingt-cinq mille francs.
11 - A Chandelier, vingt-cinq mille francs.
12 - A l'abb? Vignali, cent mille francs. Je d?sire qu'il b?tisse sa maison pr?s de Ponte Nuovo di Rostino.
13 - Idem, au comte Las Cases, cent mille francs.
14 - Idem, au comte Lavalette, cent mille francs.
15 - Idem, au chirurgien en chef Larrey, cent mille francs. C'est l'homme le plus vertueux que j'aie connu.
16 - Idem, au g?n?ral Brayer, cent mille francs.
17 - Idem, au g?n?ral Lefebvre-Desnouettes, cent mille francs.
18 - Idem, au g?n?ral Drouot, cent mille francs.
19 - Idem, au g?n?ral Cambronne, cent mille francs.
20 - Idem, aux enfants du g?n?ral Mouton-Duvernet, cent mille francs.
21 - Idem, aux enfants du brave Lab?doy?re, cent mille francs.
22 - Idem, aux enfants du g?n?ral Girard, tu? ? Ligny, cent mille francs.
23 - Idem, aux enfants du g?n?ral Chartrand, cent mille francs.
24 - Idem, aux enfants du vertueux g?n?ral Travot, cent mille francs.
25 - Idem, au g?n?ral Lallemand l'a?n?, cent mille francs.
26 - Idem, au comte R?al, cent mille francs.
27 - Idem, ? Costa de Bastelica en Corse, cent mille francs.
28 - Idem, au g?n?ral Clauzel, cent mille francs.
29 - Idem, au baron M?neval, cent mille francs.
30 - Idem, ? Arnault, auteur de Marius, cent mille francs.
31 - Idem, au colonel Marbot, cent mille francs. Je l'engage ? continuer ? ?crire pour la d?fense de la gloire des arm?es fran?aises, et ? en confondre les calomniateurs et les apostolats.
32 - Idem, au baron Bignon, cent mille francs. Je l'engage ? ?crire l'histoire de la diplomatie fran?aise de 1792 ? 1815.
33 - Idem, ? Poggi di Talavo, cent mille francs.
34 - Idem, au chirurgien Emmery, cent mille francs.
35 - Ces sommes seront prises sur les six millions que j'ai plac?s en partant de Paris en 1815, et sur les int?r?ts ? raison de cinq pour cent depuis juillet 1815. Les comptes en seront arr?t?s avec le banquier par les comtes Montholon, Bertrand et Marchand.
36 - Tout ce que ce placement produira au-del? de la somme de cinq millions six cent mille francs, dont il a ?t? dispos? ci-dessus, sera distribu? en gratifications aux bless?s de Waterloo, et aux officiers et soldats du bataillon de l'?le d'Elbe, sur un ?tat arr?t? par Montholon, Bertrand, Drouot, Cambronne et le chirurgien Larrey.
37 - Ces legs, en cas de mort, seront pay?s aux veuves et enfants, et au d?faut de ceux-ci, rentreront ? la masse.
III
1 - Mon domaine priv? ?tant ma propri?t?, dont aucune loi fran?aise ne m'a priv?, que je sache, le compte en sera demand? au baron de la Bouillerie, qui en est le tr?sorier ; il doit se monter ? plus de deux cent millions de francs ; savoir :
1 - Le portefeuille contenant les ?conomies que j'ai, pendant quatorze ans, faites sur ma liste civile, lesquelles se sont ?lev?es ? plus de douze millions par an, si j'ai bonne m?moire,
2 - le produit de ce portefeuille,
3 - les meubles de mes palais, tels qu'ils ?taient en 1814 ; les palais de Rome, Florence, Turin compris.Tous ces meubles ont ?t? achet?s des deniers des revenus de la liste civile,
4 - la liquidation de mes maisons du royaume d'Italie, tels qu'argent, argenterie, bijoux, meubles, ?curies ; les comptes en seront donn?s par le prince Eug?ne et l'intendant de la couronne, Campagnoni.
2 - Je l?gue mon domaine priv?, moiti? aux officiers et soldats qui restent de l'arm?e fran?aise, qui ont combattu depuis 1792 ? 1815 pour la gloire et l'ind?pendance de la nation ; la r?partition en sera faite au prorata des appointements d'activit? ; moiti? aux villes et campagnes d'Alsace, de Lorraine, de Franche-Comt?, de Bourgogne, de l'Ile-de-France, de Champagne, Forez, Dauphin? qui auraient souffert par l'une ou l'autre invasion. Il sera de cette somme pr?lev? un million pour la ville de Brienne, et un million pour celle de Mery. J'institue les comtes Montholon, Bertrand et Marchand mes ex?cuteurs testamentaires.
Ce pr?sent testament, tout ?crit de ma propre main, est sign? et scell? de mes armes.
NAPOLEON
(Sceau)
ETAT JOINT A MON TESTAMENT
Longwood, ?le de Sainte-H?l?ne,
le 15 avril 1821
I
1- Les vases sacr?s qui ont servi ? ma chapelle ? Longwood.
2 - Je charge l'abb? Vignali de les garder et de les remettre ? mon fils quand il aura seize ans.
II
1 - Mes armes, savoir : mon ?p?e, celle que je portais ? Austerlitz, le sabre de Sobieski, mon poignard, mon glaive, mon couteau de chasse, mes deux paires de pistolets de Versailles.
2 - Mon n?cessaire d'or, celui qui m'a servi le matin d'Ulm, d'Austerlitz, d'I?na, d'Eylau, de Friedland, de l'?le de Lobau, de la Moskowa et de Montmirail ; sous ce point de vue, je d?sire qu'il soit pr?cieux ? mon fils. (Le comte Bertrand en est d?positaire depuis 1814.)
3 - Je charge le comte Bertrand de soigner et conserver ces objets, et de les remettre ? mon fils lorsqu'il aura seize ans.
III
1 - Trois petites caisses d'acajou, contenant, la premi?re, trente-trois tabati?res ou bonbonni?res ; la deuxi?me, douze bo?tes aux armes imp?riales, deux petites lunettes et quatre bo?tes trouv?es sur la table de Louis XVIII, aux Tuileries, le 20 mars 1815 ; la troisi?me, trois tabati?res orn?es de m?dailles d'argent, ? l'usage de l'Empereur, et divers effets de toilette, conform?ment aux ?tats num?rot?s I, II, III.
2 - Mes lits de camp, dont j'ai fait usage dans toutes mes campagnes.
3 - Ma lunette de guerre.
4 - Mon n?cessaire de toilette, un de chacun de mes uniformes, une douzaine de chemises, et un objet complet de chacun de mes habillements, et g?n?ralement de tout ce qui sert ? ma toilette.
5 - Mon lavabo.
6 - Une petite pendule qui est dans ma chambre ? coucher de Longwood.
7 - Mes deux montres et la cha?ne de cheveux de l'Imp?ratrice.
8 - Je charge Marchand, mon premier valet de chambre, de garder ces objets, et de les remettre ? mon fils lorsqu'il aura seize ans.
IV
1 - Mon m?daillier.
2 - Mon argenterie et ma porcelaine de S?vres dont j'ai fait usage ? Sainte-H?l?ne (?tat B et C).
3 - Je charge le comte Montholon de garder ces objets et de les remettre ? mon fils lorsqu'il aura seize ans.
V
1 - Mes trois selles et brides, mes ?perons, qui m'ont servi ? Sainte-H?l?ne.
2 - Mes fusils de chasse au nombre de cinq.
3 - Je charge mon chasseur Noverraz de garder ces objets et de les remettre ? mon fils quand il aura seize ans.
VI
1 - Quatre cents volumes choisis dans ma biblioth?que, parmi ceux qui ont le plus servi ? mon usage.
2 - Je charge Saint-Denis de les garder et de les remettre ? mon fils quand il aura seize ans.
NAPOLEON
ETAT (A)
1 - Il ne sera vendu aucun des effets qui m'ont servi ; le surplus sera partag? entre mes ex?cuteurs testamentaires et mes fr?res.
2 - Marchand conservera mes cheveux, et en fera faire un bracelet avec un petit cadenas en or, pour ?tre envoy? ? l'Imp?ratrice Marie-Louise, ? ma m?re et ? chacun de mes fr?res, soeurs, neveux, ni?ces, au cardinal, et un plus consid?rable pour mon fils.
3 - Marchand enverra une de mes paires de boucles ? souliers, en or, au prince Joseph.
4 - Une petite paire de boucles, en or, ? jarreti?res, au prince Lucien.
5 - Une boucle de col, en or, au prince J?r?me.
Inventaire de mes effets que Marchand gardera pour remettre ? mon fils.
1 - Mon n?cessaire d'argent, celui qui est sur ma table, garni de tous ses ustensiles, rasoirs, etc.
2 - Mon r?veille-matin ; c'est le r?veille-matin de Fr?d?ric II que j'ai pris ? Potsdam (dans la bo?te n° III).
3 - Mes deux montres, avec la cha?ne des cheveux de l'Imp?ratrice, et une cha?ne de mes cheveux pour l'autre montre. Marchand la fera faire ? Paris.
4 - Mes deux sceaux (un de France, enferm? dans la bo?te n° III).
5 - La petite pendule dor?e qui est actuellement dans ma chambre ? coucher.
6 - Mon lavabo, son pot ? eau et son pied.
7 - Mes tables de nuit, celles qui me servaient en France, et mon bidet de vermeil.
8 - Mes deux lits de fer, mes matelas et mes couvertures, s'ils se peuvent conserver.
9 - Mes trois flacons d'argent o? l'on mettait mon eau-de-vie que portaient mes chasseurs en campagne.
10 - Ma lunette de France.
11 - Mes ?perons (deux paires).
12 - Trois bo?tes d'acajou, Nos I, II, III, renfermant mes tabati?res et autres objets.
13 - Une cassolette en vermeil.
Linge de toilette :
6 chemises.
6 mouchoirs.
6 cravates.
6 serviettes.
6 paires de bas de soie.
4 cols noirs.
6 paires de chaussettes.
2 paires de draps de batiste.
2 taies d'oreiller.
2 robes de chambre.
2 pantalons de nuit.
1 paire de bretelles.
4 culottes-vestes de casimir blanc.
6 madras.
6 gilets de flanelle.
4 cale?ons.
6 paires de gu?tres.
1 Petite bo?te pleine de mon tabac.
1 boucle de col en or. (Renferm?e dans la petite bo?te n° III.)
1 paire de boucles ? jarreti?res en or (id.).
1 paire de boucles en or ? souliers (id.).
Habillement :
1 uniforme de chasseur.
1 dito grenadier.
1 dito garde nationale.
2 chapeaux.
1 capote grise et verte.
1 manteau bleu (celui que j'avais ? Marengo).
1 zibeline pelisse verte.
2 paires de souliers.
2 paires de bottes.
1 paire de pantoufles.
6 ceinturons.
NAPOLEON
ETAT (B)
Inventaire des effets que j'ai laiss?s chez M. le comte de Turenne :
1 sabre de Sobieski.
1 grand collier de la L?gion d'honneur.
1 ?p?e en vermeil.
1 glaive de Consul.
1 ?p?e en fer.
1 ceinturon de velours.
1 collier de la Toison d'Or.
1 petit n?cessaire en acier.
1 veilleuse en argent.
1 poign?e de sabre antique.
1 chapeau ? la Henri IV et une toque, les dentelles de l'Empereur.
1 petit m?daillier.
2 tapis turcs.
2 manteaux de velours cramoisi brod?s, avec vestes et culottes.
1 - Je donne ? mon fils le sabre de Sobieski.
Idem le collier de la L?gion d'honneur.
Idem l'?p?e en vermeil.
Idem le glaive de Consul.
Idem l'?p?e en fer.
Idem le collier de la Toison d'Or.
Idem le chapeau ? la Henri IV et la toque.
Idem le n?cessaire d'or pour les dents, rest? chez le dentiste.
2 - A l'imp?ratrice Marie-Louise, mes dentelles.
A Madame, la veilleuse en argent.
Au cardinal, le petit n?cessaire en acier.
Au prince Eug?ne, le bougeoir en vermeil.
A la princesse Pauline, le petit m?daillier.
A la reine de Naples, un petit tapis turc.
A la reine Hortense, un petit tapis turc.
Au prince J?r?me, la poign?e de sabre antique.
Au prince Joseph, un manteau brod?, veste et culotte.
Au prince Lucien, un manteau brod?, veste et culotte.
NAPOLEON
Ce 24 avril 1821, Longwood.
Ceci est mon codicille, ou acte de ma derni?re volont?.
Sur les fonds remis en or ? l'imp?ratrice Marie-Louise, ma tr?s ch?re et bien-aim?e ?pouse, ? Orl?ans, en 1814, elle reste me devoir deux millions, dont je dispose par le pr?sent codicille, afin de r?compenser mes plus fid?les serviteurs, que je recommande du reste ? la protection de ma ch?re Marie-Louise.
1 - Je recommande ? l'Imp?ratrice de faire restituer au comte Bertrand les trente mille francs de rente qu'il poss?de dans le duch? de Parme, et sur le mont Napol?on de Milan ainsi que les arr?rages ?chus.
2 - Je lui fais la m?me recommandation pour le duc d'Istrie, la fille de Duroc, et autres de mes serviteurs qui me sont rest?s fid?les et qui me sont toujours chers ; elle les conna?t.
3 - Je l?gue, sur les deux millions ci-dessus mentionn?s, trois cent mille francs au comte Bertrand, sur lesquels il versera cent mille francs dans la caisse du tr?sorier, pour ?tre employ?s, selon mes dispositions, ? des legs de conscience.
4 - Je l?gue deux cent mille francs au comte Montholon, sur lesquels il versera cent mille francs dans la caisse du tr?sorier, pour le m?me usage que ci-dessus.
5 - Idem, deux cent mille francs au comte Las Cases, sur lesquels il versera cent mille francs dans la caisse du tr?sorier, pour le m?me usage que ci-dessus.
6 - Idem, ? Marchand, cent mille francs, sur lesquels il versera cinquante mille francs dans la caisse, pour le m?me usage que ci-dessus.
7 - Au maire d'Ajaccio, au commencement de la R?volution, Jean J?r?me L?vy, ou ? sa veuve, enfants ou petits-enfants, cent mille francs.
8 - A la fille de Duroc, cent mille francs.
9 - Au fils de Bessi?res, duc d'Istrie, cent mille francs.
10 - Au g?n?ral Drouot, cent mille francs.
11 - Au comte Lavalette, cent mille francs.
12 - Idem cent mille francs, savoir :
Vingt-cinq mille francs, ? Pierron, mon ma?tre d'h?tel.
Vingt-cinq mille francs, ? Noverraz, mon chasseur.
Vingt-cinq mille francs, ? Saint-Denis, le garde de mes livres.
Vingt-cinq mille francs ? Santini, mon ancien huissier.
13 - Idem, cent mille francs ; savoir :
Quarante mille francs ? Planat, mon officier d'ordonnance.
Vingt mille francs ? H?bert, derni?rement concierge ? Rambouillet, et qui ?tait de ma chambre en Egypte.
Vingt mille francs ? Lavign?, qui ?tait derni?rement concierge d'une de mes ?curies, et qui ?tait mon piqueur en Egypte.
Vingt mille francs ? Jeannet-Dervieux, qui ?tait piqueur des ?curies, et me servait en Egypte.
14 - Deux cent mille francs seront distribu?s en aum?ne aux habitants de Brienne-le-Ch?teau qui ont le plus souffert.
Les trois cent mille francs restants seront distribu?s aux officiers et soldats du bataillon de ma garde de l'?le d'Elbe, actuellement vivants, ou ? leurs veuves ou enfants, au prorata des appointements, et selon l'?tat qui sera arr?t? par mes ex?cuteurs testamentaires, les amput?s ou bless?s gri?vement auront le double. L'?tat en sera arr?t? par Larrey et Emmery.
Ce codicille est ?crit tout de ma propre main, sign? et scell? de mes armes.
NAPOLEON
(sceau)
Ce 24 avril 1821, Longwood.
Ceci est mon codicile, ou acte de ma derni?re volont?.
Sur la liquidation de ma liste civile d'Italie, telle qu'argent, bijoux argenterie, linge, meubles, ?curies dont le vice-roi est d?positaire, et qui m'appartiennent, je dispose de deux millions que je l?gue ? mes plus fid?les serviteurs.
J'esp?re que, sans s'autoriser d'aucune raison, mon fils Eug?ne Napol?on les acquittera fid?lement; il ne peut oublier les quarante millions de francs que je lui ai donn?s, soit en Italie, soit par le partage de la succession de sa m?re.
1 - Sur ces deux millions, je l?gue au comte Bertrand trois cent mille francs, dont il versera cent mille francs dans la caisse du tr?sorier pour ?tre employ?s, selon mes dispositions, ? l'acquit de legs de conscience.
2 - Au comte Montholon, deux cent mille francs, dont il versera cent mille francs ? la caisse, pour le m?me usage que ci-dessus.
3 - Au comte Las Cases, deux cent mille francs, dont il versera cent mille francs ? la caisse, pour le m?me usage que ci-dessus.
4 - A Marchand, cent mille francs, dont il versera cinquante mille francs ? la caisse, pour le m?me usage que ci-dessus.
5 - Au comte Lavalette, cent mille francs.
6 - Au g?n?ral Hogendorp, Hollandais, mon aide de camp r?fugi? au Br?sil, cent mille francs.
7 - A mon aide de camp Corbineau, cinquante mille francs.
8 - A mon aide de camp, Caffarelli, cinquante mille francs.
9 - A mon aide de camp Dejean, cinquante mille francs.
10 - A Percy, chirurgien en chef ? Waterloo, cinquante mille francs.
11 - Cinquante mille francs, savoir :
Dix mille francs ? Pierron, mon ma?tre d'h?tel.
Dix mille francs ? Saint-Denis, mon premier chasseur.
Dix mille francs ? Noverraz.
Dix mille francs ? Coursot, mon ma?tre d'office.
Dix mille francs ? Archambault, mon piqueur.
12 - Au baron M?neval, cinquante mille francs.
13 - Au duc d'Istrie, fils de Bessi?res, cinquante mille francs.
14 - A la fille de Duroc, cinquante mille francs.
15 - Aux enfants de Lab?doy?re, cinquante mille francs.
16 - Aux enfants de Mouton-Duvernet, cinquante mille francs.
17 - Aux enfants du brave et vertueux g?n?ral Travot, cinquante mille francs.
18 - Aux enfants de Chartrand, cinquante mille francs.
19 - Au g?n?ral Cambronne, cinquante mille francs.
20 - Au g?n?ral Lefebvre-Desnouettes, cinquante mille francs.
21 - Pour ?tre r?partis entre les proscrits qui errent en pays ?trangers, Fran?ais, ou Italiens, ou Belges, ou Hollandais, ou Espagnol, ou des d?partements du Rhin, sur l'ordonnance de mes ex?cuteurs testamentaires, cent mille francs.
22 - Pour ?tre r?partis entre les amput?s ou bless?s gri?vement de Ligny, Waterloo, encore vivants, sur des ?tats dress?s par mes ex?cuteurs testamentaires, auxquels seront adjoints Cambronne, Larrey, Percy et Emmery, il sera donn? double ? la garde, quadruple ? ceux de l'?le d'Elbe, deux cent mille francs.
Ce codicille est ?crit enti?rement de ma propre main, sign? et scell? de mes armes.
NAPOLEON
(sceau)
Ce 24 avril 1821, ? Longwood.
Ceci est un troisi?me codicille ? mon testament du 15 avril.
1 - Parmi les diamants de la couronne qui furent remis en 1814, il s'en trouvait pour cinq ? six cent mille francs qui n'en ?taient pas, et faisaient partie de mon avoir particulier; on les fera rentrer pour acquitter mes legs.
2 - J'avais chez le banquier Torlonia de Rome deux ? trois cent mille francs en lettres de change, produits de mes revenus ? l'?le d'Elbe, depuis 1816 ; le sieur Peyrusse, quoiqu'il ne f?t plus mon tr?sorier, et n'e?t pas de caract?re, a tir? ? lui cette somme ; on la lui fera restituer.
3 - Je l?gue au duc d'Istrie trois cent mille francs dont seulement cent mille francs reversibles ? la veuve, si le duc ?tait mort lors de l'ex?cution du legs. Je d?sire, si cela n'a aucun inconv?nient, que le duc ?pouse la fille de Duroc.
4 - Je l?gue ? la duchesse de Frioul, fille de Duroc, deux cent mille francs ; si elle ?tait morte avant l'ex?cution du legs, il ne sera rien donn? ? la m?re.
5 - Je l?gue au g?n?ral Rigau, celui qui a ?t? proscrit, cent mille francs.
6 - Je l?gue ? Boinod, commissaire ordonnateur, cent mille francs.
7 - Je l?gue aux enfants du g?n?ral Letort, tu? dans la campagne de 1815, cent mille francs.
8 - Ces huit cent mille francs de legs seront comme s'ils ?taient port?s ? la suite de l'article de mon testament, ce qui porterait ? six millions quatre cent mille francs la somme des legs dont je dispose par mon testament, sans comprendre les donations faites par mon second codicille.
Ceci est ?crit de ma propre main, sign? et scell? de mes armes.
NAPOLEON
(Sceau)
Ceci est mon troisi?me codicille ? mon testament, tout entier ?crit de ma main, sign? et scell? de mes armes. Sera ouvert le m?me jour et imm?diatement apr?s l'ouverture de mon testament.
NAPOLEON
Ce 24 avril 1821, Longwood.
Ceci est un quatri?me codicille ? mon testament.
Par les dispositions que nous avons faites pr?c?demment, nous n'avons pas rempli toutes nos obligations, ce qui nous a d?cid? ? faire ce quatri?me codicille.
1 - Nous l?guons au fils, ou petit-fils du baron Du Teil, lieutenant g?n?ral d'artillerie, ancien seigneur de Saint-Andr?, qui a command? l'?cole d'Auxonne avant la R?volution, la somme de 100 000 (cent mille francs) comme souvenir de reconnaissance pour les soins que ce brave g?n?ral a pris de nous, lorsque nous ?tions lieutenant et capitaine sous ses ordres.
2 - Idem, au fils, ou petit-fils, du g?n?ral Dugommier, qui a command? en chef l'arm?e de Toulon, la somme de cent mille francs (100 000) ; nous avons, sous ses ordres, dirig? le si?ge, et command? l'artillerie . c'est un t?moignage de souvenir pour les marques d'estime,d'affection et d'amiti? que nous a donn?es ce brave et intr?pide g?n?ral.
3 - Idem. Nous l?guons cent mille francs (100 000) au fils ou petit-fils du d?put? ? la Convention, Gasparin, repr?sentant du peuple ? l'arm?e de Toulon, pour avoir prot?g? et sanctionn? de son autorit? le plan que nous avons donn?, qui a valu la prise de cette ville, et qui ?tait contraire ? celui envoy? par le Comit? de Salut Public. Gasparin nous a mis par sa protection ? l'abri des pers?cutions de l'ignorance des ?tats-majors qui commandaient l'arm?e avant l'arriv?e de mon ami Dugommier.
4 - Idem. Nous l?guons cent mille francs (100 000) ? la veuve, fils ou petit-fils de notre aide de camp Muiron, tu? ? nos c?t?s ? Arcole nous couvrant de son corps.
5 - Idem. (10 000) dix mille francs au sous-officier Cantillon, qui a essuy? un proc?s comme pr?venu d'avoir voulu assassiner lord Wellington, ce dont il a ?t? d?clar? innocent. Cantillon avait autant de droit d' assassiner cet oligarque, que celui de m'envoyer pour p?rir sur le rocher de Sainte-H?l?ne. Wellington, qui a propos? cet attentat, cherchait ? le justifier sur l'int?r?t de la Grande-Bretagne.
Cantillon, si vraiment il e?t assassin? le lord, serait couvert et aurait ?t? justifi? par les m?mes motifs, l'int?r?t de la France, de se d?faire d'un g?n?ral qui d'ailleurs avait viol? la capitulation de Paris, et par l? s'?tait rendu responsable du sang des martyrs Ney, Lab?doy?re, etc., et du crime d'avoir d?pouill? les Mus?es, contre le texte des trait?s.
6 - Ces 410 000 francs (quatre cent dix mille francs) seront ajout?s aux six millions quatre cent mille francs dont nous avons dispos?, et porteront nos legs ? six millions huit cent dix mille francs ; ces quatre cent dix mille francs doivent ?tre consid?r?s comme faisant partie de notre testament, article 35, et suivre en tout le m?me sort que les autres legs.
7 - Les neuf mille livres sterling que nous avons donn?es au comte et ? la comtesse Montholon, doivent, si elles ont ?t? sold?es, ?tre d?duites et port?es en compte sur les legs que nous leur faisons par nos testaments ; si elles n'ont pas ?t? acquitt?s, nos billets seront annul?s.
8 - Moyennant le legs fait par notre testament au comte Montholon, la pension de vingt mille francs accord?e ? sa femme est annul?e ; le comte Montholon est charg? de la lui payer.
9 - L'Administration d'une pareille succession, jusqu'? son enti?re liquidation, exigeant des frais de bureau, de courses, de missions, de consultations, de plaidoiries, nous entendons que nos ex?cuteurs testamentaires retiendront trois pour cent sur tous les legs, soit sur les six millions huit cent mille francs, soit sur les sommes port?es dans les codicilles, soit sur les deux cent millions de francs du domaine priv?.
10 - Les sommes provenant de ces retenues seront d?pos?es entre les mains d'un tr?sorier, et d?pens?es sur mandat de nos ex?cuteurs testamentaires.
11 - Si les sommes provenant desdites retenues n'?taient pas suffisantes pour pourvoir aux frais, il y sera pourvu aux d?pens des trois ex?cuteurs testamentaires et du tr?sorier, chacun dans la proportion du legs que nous leur avons fait par notre testament et codicille.
12 - Si les sommes provenant des susdites retenues sont au-dessus des besoins, le restant sera partag? entre nos trois ex?cuteurs testamentaires et le tr?sorier, dans le rapport de leurs legs respectifs.
13 - Nous nommons le comte Las Cases et ? son d?faut son fils, et ? son d?faut le g?n?ral Drouot, tr?sorier.
Ce pr?sent codicille est enti?rement ?crit de notre main, sign? et scell? de mes armes.
NAPOLEON
(sceau)
Instructions pour mes ex?cuteurs testamentaires.
l - J'entends que mes legs soient pay?s dans leur int?grit?.
2 - Les 5 280 000 francs que j'ai plac?s chez le banquier Laffite devront avoir produit au ler janvier 1822, les int?r?ts ?tant compt?s ? 5 pour cent, ainsi que je le lui ai dit, environ 7 millions. En cas de difficult?, il faut compter de clerc ? ma?tre, puisque des forces majeures m'ont emp?ch? d'?crire et de disposer de mes fonds ; je n'entends aucune modification l?-dessus.
3 - Je n'ai pas connaissance que le banquier Laffitte ait pay? pour mon compte que :
1 - 100 000 francs au comte Las Cases,
2 - 20 000 francs au g?n?ral Lallemant a?n?,
3 - 72 000 francs ? Balcombe, sur une lettre de cr?dit du comte Bertrand,
4 - 3 000 francs ? Gilly, mon valet de chambre,
5 - une autorisation envoy?e par le canal du prince Eug?ne, de fournir 12 000 francs par mois, depuis 1817 ? Londres, pour mes besoins. (Cette somme n'a pas ?t? fournie, si ce n'est en partie chez MM, Parker, ce qui me rend redevable de sommes consid?rables au compte
Bertrand, somme dont il doit tout d'abord ?tre rembours?.) D'o? il r?sulte que le r?glement de ce compte doit porter les fonds que j'ai plac?s chez lui, ? la somme de 6 200 000 francs capital et int?r?ts, ou environ, disponible au ler janvier 1822.
4 - La question de mon domaine priv? est une question majeure. Elle sera susceptible de beaucoup de d?bats ; mais la restitution de l'argent de Peyrusse, qui a ?t? vers? ? la couronne, ? ce que je crois ; mais la liquidation de ma liste civile d'Italie, d'o? il doit me revenir plusieurs millions ; mais la rentr?e des meubles existants ? la couronne et qui m'appartiennent, avant l'institution de la liste civile, du temps du consulat, et m?me lorsque j'?tais g?n?ral (dans le premier cas, sont tous les meubles de Saint-Cloud, une partie de ceux des Tuileries ; dans le second cas, sont en grande partie des meubles de Rambouillet) ; mais les pr?sents re?us soit des souverains, soit de la ville de Paris, tels que les beaux meubles de malaquite de Russie, les lustres, les cristaux, etc. ; mais le service d'or de la ville de Paris, sont une question particuli?re ; ces divers objets doivent avoir une valeur de plusieurs millions.
5 - Quant ? tous les meubles de la couronne, qui m'appartiennent, comme ayant ?t? achet?s des deniers des revenus de la liste civile, on opposera que, par un s?natus-consulte, les h?ritiers de l'Empereur ne pouvaient en h?riter que lorsque leur valeur d?passait 30 millions de francs ; mais l'on ne pourrait, sans injustice, ne pas consid?rer ces meubles comme ma propri?t?.
6 - Lacken a ?t? achet? des deniers du domaine extraordinaire, mais les meubles ont ?t? pay?s par les deniers ou domaine priv?. Cela forme un article de 800 000 francs qui doivent ?tre r?clam?s au roi des Pays-Bas.
7 - Lorsque le roi de Sardaigne et le grand duc de Toscane furent chass?s de leurs Etats en 1799, ils emport?rent leur argenterie, leurs bijoux et autres effets pr?cieux ; on leur conserva m?me leurs domaines particuliers. De quel droit ces souverains pr?tendraient-ils garder mon
argenterie et les meubles que j'ai envoy?s de Paris, et qui ont ?t? achet?s des deniers de ma liste civile !
8 - Le pape a emport? de Rome son argenterie et ses objets pr?cieux ; l'argenterie et les meubles que j'ai envoy?s ? Rome, et qui ont ?t? pay?s des deniers de ma liste civile, m'appartiennent de droit.
9 - J'avais ? l'?le d'Elbe une petite m?tairie appel?e Saint-Martin, estim?e 200 000 francs, avec meubles, voitures, etc., cela avait ?t? achet? des deniers de la princesse Pauline ; si on le lui a remis, je suis satisfait ; mais si on ne l'a pas fait, mes ex?cuteurs testamentaires doivent en poursuivre la remise en faveur de la princesse Pauline, si elle vit, et qui rentrera ? la masse de ma succession, si elle ne vit plus alors.
10 - J'avais ? Venise 5 millions de vif-argent qui ont ?t?, je crois, en grande partie d?rob?s aux Autrichiens ; les r?clamer et en poursuivre la rentr?e.
11 - Il court des bruits sur un testament du patriarche de Venise ; il faut les approfondir.
12 - J'avais laiss? ? Malmaison, ind?pendamment de tous mes livres, 2 millions en or et bijoux dans une cachette. Donation sp?ciale n'en a jamais ?t? faite ? l'imp?ratrice Jos?phine, Je d?clare que cette somme soit r?clam?e par mes ex?cuteurs testamentaires, mais dans le cas
seulement o? cela serait n?cessaire pour compl?ter mes legs.
13 - J'ai donn? ? l'imp?ratrice Marie-Louise 2 millions en or ? Orl?ans, qu'elle me doit ; mais je d?sire que cette somme ne soit r?clam?e qu'autant que cela sera n?cessaire pour compl?ter mes legs.
14 - J'ai, chez Denon et d'Albe, une grande quantit? de plans qui m'appartiennent, puisque j'ai pay? pendant plusieurs ann?es 10 ou 12 000 francs par mois pour la lev?e et confection de ces plans et dessins. S'en faire rendre compte et faire faire remise pour mon fils.
15 - Je d?sire que mes ex?cuteurs testamentaires fassent une r?union de gravures, tableaux, livres, m?dailles, qui puissent donner ? mon fils des id?es justes, et d?truire les id?es fausses que la politique ?trang?re aurait pu vouloir lui inculquer, afin qu'il soit dans le cas de voir les choses comme elles ont ?t?. En imprimant mes campagnes d'Italie et d'Egypte, et ceux de mes manuscrits qu'on imprimera, on les d?diera ? mon fils, ainsi que les lettres des souverains, si on les trouve ; on doit pouvoir se les procurer aux archives, ce qui ne doit pas ?tre difficile, puisque la vanit? nationale y gagnerait beaucoup.
16 - Si on peut se procurer une collection de mes quartiers g?n?raux, qui ?tait ? Fontainebleau, ainsi que les vues de mes palais de France et d'Italie, on en fera une collection pour mon fils.
17 - Constant m'a beaucoup vol? ? Fontainebleau ; je crois que de lui et de Roustan on peut tirer beaucoup de choses pr?cieuses pour mon fils, et qui pour eux n'ont que des valeurs m?talliques.
18 - Il y avait dans mes petits appartements aux combles des Tuileries un grand nombre de chaises faites par Jos?phine et Marie-Louise, qui peuvent ?tre agr?ables ? mon fils.
19 - Quand mes ex?cuteurs testamentaires pourront voir mon fils, il redresseront ses id?es avec force sur les faits et les choses, et le remettront en droit chemin.
20 - Quand ils pourront voir l'imp?ratrice, ce que je d?sire qui soit isol?ment et aussit?t que la prudence le permettra, ils feront de m?me.
21 - Sans d?sirer que ma m?re, si elle n'est pas morte, fasse d'avantages ? mon fils (par son testament), que je suppose plus riche que ses autres enfants, je d?sire cependant qu'elle le distingue par quelque legs pr?cieux, tels que portrait de ma m?re, de mon p?re, ou de quelques bijoux qu'il puisse dire tenir de ses grands-parents.
22 - Aussit?t que mon fils sera en ?ge de raison, ma m?re, mes fr?res, mes soeurs, doivent lui ?crire et se lier avec lui, quelque obstacle qu'y mette la maison d'Autriche alors impuissante, puisque mon fils aura sa propre connaissance.
23 - Je verrais avec plaisir ceux de mes officiers ou domestiques qui pourraient s'attacher au service de mon fils, soit les enfants de Bertrand, soit ceux de Montholon, etc.
24 - Engager mon fils ? reprendre son nom de Napol?on, aussit?t qu'il sera en ?ge de raison et pourra le faire convenablement.
25 - On doit trouver chez Denon, d'Albe, Fain, Menneval, Bourrienne, beaucoup de choses d'un grand int?r?t pour mon fils.
26 - En faisant imprimer mes m?moires d'Italie, se servir d' Albe pour les plans. J'ai fait relever tous les plans de bataille ; il para?t m?me qu'il les a imprim?s. On pourra se procurer au d?p?t de la guerre des plans que j'avais faits de plusieurs batailles. Je soup?onne que Jomini en a eu connaissance.
27 - Mes ex?cuteurs testamentaires doivent ?crire au roi d'Angleterre en passant en Angleterre, et insister pour que mes cendres soient transport?es en France ; ils doivent ?crire de m?me au gouvernement en France.
28 - Si Las Cases remplit les fonctions de tr?sorier, et que mes ex?cuteurs testamentaires jugent n?cessaire d'avoir un secr?taire, et que cela convienne ? Drouot, ils pourront le nommer.
29 - J'ai une petite cousine ? Ajaccio, qui a, je crois, 300 000 francs en terres, et s'appelle Pallavicini ; si elle n'?tait pas mari?e et qu'elle conv?nt ? Drouot, sa m?re, sachant que cela ?tait mon d?sir, la lui donnerait sans difficult?.
30 - Je d?sire qu'il soit manifest? ? ma famille que je d?sire que mes neveux et ni?ces se marient entre eux, ou dans les Etats-Romains, ou dans les r?publiques suisses, ou dans les Etats-Unis d'Am?rique. Je bl?me le mariage avec un Su?dois ; et, ? moins d'un retour de fortune en France, je d?sire que le moins possible mon sang soit ? la cour des rois.
31 - On peut trouver chez Apiani, peintre ? Milan, beaucoup de choses importantes pour mon fils. Mon souvenir fera la gloire de sa vie. Lui r?unir, lui acqu?rir, ou lui faciliter l'acquisition de tout ce qui peut lui faire un entourage dans ce sens.
32 - S'il y avait un retour de fortune, et que mon fils remont?t sur le tr?ne, il est du devoir de mes ex?cuteurs testamentaires de lui remettre sous les yeux tout ce que je dois ? mes vieux officiers et soldats et ? mes fid?les serviteurs.
33 - Entretenir par lettres, et lorsqu'on pourra la voir, l'imp?ratrice Marie-Louise, de l'estime et des sentiments que j'ai eus pour elle, et lui recommander toujours mon fils, qui n'a de ressources que de son c?t?.
34 - Si le d?put? Ramolino est ? Paris, on pourra se servir de lui pour le consulter sur l'?tat de ma famille et la mani?re de correspondre avec elle.
35 - Je d?sire que mes ex?cuteurs testamentaires se procurent les dessins les plus ressemblants de moi sous divers costumes, et les envoient ? mon fils aussit?t qu'ils le pourront.
36 - Ma nourrice ? Ajaccio a des enfants et petits-enfants que le grand sort que je lui ai fait l'a mise ? m?me de bien ?lever. Je la suppose morte. D'ailleurs je la crois fort riche; si cependant par un caprice du sort, tout ce que j'ai fait pour elle n'avait pas bien tourn?, mes ex?cuteurs testamentaires ne la laisseraient pas dans la mis?re.
37 - Je ne serais pas f?ch? que le petit L?on entr?t dans la magistrature si cela ?tait de son go?t. Je d?sire qu'Alexandre Walewski soit attir? au service de France dans l'arm?e.
NAPOLEON