Forum histoire de France Index du Forum

Forum histoire de France
Discussion et débat sur l'Histoire de France et ses chefs d'etats des mérovingiens à la cinquième république
Site rois et présidents

?FAQFAQ? ?RechercherRechercher? ?Liste des MembresListe des Membres? ?Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs? ?S'enregistrerS'enregistrer?
?ProfilProfil? ?Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés? ?ConnexionConnexion?


Annexe de ma thèse, apercu des guerres de religion

?
Poster un nouveau sujet???Répondre au sujet ???Forum histoire de France Index du Forum -> Capetiens Valois
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant ?
Auteur Message
Chicotte
Dieu Administrateur


Inscrit le: 28 Jan 2005
Messages: 464
Localisation: Surrey (BC)

MessagePosté le: Jeu 17 Mar 2005 17:22:00?? ?Sujet du message: Annexe de ma thèse, apercu des guerres de religion Répondre en citant

ANNEXE
APERCU HISTORIQUE DES GUERRES DE RELIGION


Cette annexe n?’est en aucun cas une étude exhaustive des guerres de religion qui agitèrent la France durant les règnes de Charles IX et Henri III. Cependant, il paraît nécessaire de connaître les événements qui se sont produits durant cette période, car ce sont ceux qui émaillent la vie toute entière d?’Agrippa d?’Aubigné. Alors, avant de connaître l?’homme, il est important de connaître, dans les grandes lignes toutefois, son siècle.
Il sera utile pour compléter ce petit aperçu historique des guerres de religions qui ont secoué la France au XVIe siècle de se référer à l?’?œuvre de Georges Livet : Les Guerres de religion.

Les trois premières guerres

En 1559, le roi Henri II meurt lors d?’un tournoi, l?’héritier François II est confronté au problème de l?’extension rapide du protestantisme. En effet, depuis la publication de L?’Institution chrétienne en 1536 et le séjour de Calvin à Strasbourg de 1538 à 1541, les groupes réformés prennent de l?’ampleur en région parisienne, dans les régions de la Loire, dans l?’ouest et le sud-ouest, dans la ville de Lyon et celles du Bas-Rhône (Livet, 7). De plus, l?’?‰glise réformée réclame en 1559 une reconnaissance officielle et un pouvoir politique. Par un traité signé avec l?’Espagne la même année, la monarchie décide de faire passer l?’extermination de l?’hérésie avant tout autre chose. Ce sont alors les événements d?’Amboise en avril 1560 qui préfigurent les futures guerres de religion. La conjuration d?’Amboise se termina en un bain de sang, mais elle avait permis aux catholiques de se rendre compte de la résistance que pouvaient offrir les places protestantes. Toutefois, le court règne de François II s?’achève par son décès le 5 décembre 1560.

C?’est alors Catherine de Médicis qui tiendra désormais les rênes du royaume ; elle sera la figure marquante de cette période (Livet, 10): mère de trois rois, conseillère néfaste de Charles IX, portant la responsabilité de la Saint-Barthélemy, elle est tout cela à la fois.

La reine-mère signe le 17 janvier 1562 l?’édit de Saint-Germain qui est la charte de l?’affranchissement des huguenots. Mais le 1er mars 1562 a lieu le massacre protestant de Vassy qui « met le feu aux poudres et marque le début de la première guerre » (Livet, 13) qui s?’étendra de mars 1562 à mars 1563. Paris, capitale catholique, et Orléans, capitale protestante, sont aux prises durant cette guerre qui sera marquée par les succès catholiques. Cette première guerre se termine le 19 mars 1563 par l?’édit d?’Amboise qui restreint la liberté de culte protestant à une seule ville par bailliage.

Charles IX est proclamé majeur le 17 août 1563 et parcourt la France de mars 1564 à mai 1566. Mais une révolte générale protestante éclate dans la vallée de la Loire en 1566 et les secondes guerres (sept. 1566 - mars 1568) commencent. Les opérations militaires de cette guerre se situent autour de Paris. En 1567, le duc d?’Anjou, Henri de Valois frère du roi, prend le commandement des forces catholiques. Chartres, le grenier de Paris, est investi par les forces protestantes de Condé et Coligny, grossies par une armée allemande. La Paix de Longjumeaux est signée le 23 mars 1568 et rétablit l?’édit d?’Amboise.

Toutefois, la même année, Charles IX signe deux édits qui n?’autorisent que la religion catholique et commande aux ministres réformés de quitter le royaume dans les quinze jours. S?’ensuivent alors les troisièmes guerres (août 1568 - avril 1570) : les chefs protestants se retirent à La Rochelle, bastion protestant ; Jeanne d?’Albret, veuve d?’Antoine de Navarre, présente en 1569 son jeune fils de seize ans, Henri de Navarre, comme chef de l?’armée et du parti protestant (Livet, 16). Le 8 août 1570 est signée la paix de Saint-Germain qui accorde une liberté limitée au culte protestant et l?’octroi de quatre places de sûreté. L?’amiral Coligny entre au Conseil royal.

La nuit de la Saint-Barthélemy et ses conséquences

Arrive alors la nuit de la Saint-Barthélemy, la nuit du 23 au 24 août 1572, dont la responsabilité retombe toute entière sur les épaules de Catherine de Médicis, semble-t-il. Une partie des chefs protestants sont déjà morts durant les trois guerres ; seul Coligny reste, de plus, il a trop d?’emprise sur le roi ; pourquoi alors ne pas aider le hasard ? Le mariage de Henri de Navarre et de Marguerite de Valois, célébré le 18 août, a attiré de nombreux protestants dans la capitale. Sans compter que le meurtre manqué de Coligny le 22 août fait apparaître l?’occasion trop belle. Le massacre est vu par Catherine comme une mesure de salut public. Ce massacre est une faute : Catherine pensait que la mort des chefs décapiterait le parti mais elle a créé des martyrs qui crient vengeance.

Ce sont alors les quatrième guerres (sept. 1572 - juillet 1573). La Rochelle voit affluer les fugitifs et est assiégée par le duc d?’Anjou. Elle est toutefois sauvée par les députés de Pologne qui viennent d?’élire roi de Pologne Henri de Valois, le duc d?’Anjou . L?’édit de Boulogne, en juillet 1573, termine les quatrième guerres en accordant le droit du culte à La Rochelle, Nîmes, Montauban et Sancerre.

Mais les protestants restent en armes et exigent le libre exercice de leur religion. Ils trouvent un allié dans la famille royale avec le duc d?’Alençon, chef du parti des malcontents. Charles IX meurt le 30 mai 1574 et le duc d?’Anjou devient Henri III lors de son sacre en février 1575 en plein milieu de la cinquième guerre (oct. 1574 - mai 1575). Mais cette guerre est différente des autres, car la religion n?’en est plus la cause exclusive : il y a la haine et les ambitions des chefs protestants et aussi une révolte contre l?’attitude du roi Henri III avec ses « mignons ». L?’édit de Beaulieu signé le 6 mai 1576 prouve que l?’alliance des protestants avec les malcontents a porté ses fruits, puisque cet édit apparaît comme la capitulation du gouvernement : les victimes de la Saint-Barthélemy sont réhabilitées, l?’exercice du culte protestant est autorisé dans tout le royaume (sauf à Paris et les villes de résidence royale), huit places de sûreté sont accordées et des chambres mi-parties dans chaque parlement.
Voyant le roi impuissant à assurer l?’unité religieuse, les catholiques s?’organisent : ils se dotent d?’un chef, le duc de Guise, d?’une charte et d?’un programme. La Ligue est formée.

En décembre 1579, le roi croit bon de se déclarer chef officiel de la Ligue (Livet, 20) et annonce qu?’il n?’y aura qu?’une seule religion au sein de son royaume. Ce sont les sixièmes guerres de religion. Jugeant le moment opportun, le nouveau duc d?’Anjou se détache des protestants, ses anciens alliés. Pendant ce temps, Henri de Navarre, revenu au protestantisme après sa conversion forcée, suite à la Saint-Barthélemy et sa fuite du Louvre, tente de maintenir l?’unité huguenote. Ces sixièmes guerres aboutissent à l?’édit de Poitiers signé le 8 octobre 1577 qui restreint l?’édit précédent : le culte ne peut être pratiqué qu?’en une seule ville par bailliage et on assiste à la perte de la moitié des chambres mi-parties.
La septième guerre, dite guerre des Amoureux, provoquée à la légère par Henri de Navarre tourne à la confusion et se termine par la paix de Nérac le 28 février 1579 qui accorde quinze places de sûreté aux protestants.

La mort du duc d?’Anjou le 10 juin 1584 pose le problème de la succession au trône de France. Henri III n?’a pas d?’héritier. La loi salique est claire : le seul héritier est Henri de Navarre, chef de la maison de Bourbon. Mais « le roi de France peut-il être hérétique ?» (Livet, 21).

Dissoute en 1577, la Ligue se reforme en 1584. Henri III, dans le traité de Nemours signé le 7 juillet 1585, lui livre le pouvoir. C?’est alors une véritable politique de répression qui se pratique contre les protestants : interdiction de pratiquer le culte, expulsion des ministres avant un mois, expulsion de tout protestant qui n?’aura pas abjuré avant six mois. Henri de Navarre est déchu de ses droits à la couronne de France et est aussi privé de son royaume de Navarre par bulle papale. C?’est un appel à la révolte, et la huitième guerre s?’engage entre la Ligue et les protestants (Henri III n?’a que peu de poids à ce moment-là, et s?’est totalement livré aux chefs de la Ligue). Mais plutôt qu?’une guerre de religion, celle-ci prend un aspect dynastique. Le 1er août 1589, Henri III, qui a officiellement reconnu Henri de Navarre comme son seul successeur légitime tout en lui demandant d?’abjurer, est mortellement blessé.

Victoire en demi-teinte des protestants

Afin de conquérir le trône de France, Henri de Navarre abjure pour la seconde fois la foi protestante. Le 27 février 1594, il est sacré roi de France à Chartres ; le 22 mars, Paris et la Ligue capitulent ; successivement, les chefs ligueurs traitent avec Henri IV ; le 22 avril, la Faculté de théologie reconnaît Henri IV comme ?“Roi très chrétien?” ; le 17 septembre 1595, il est officiellement reçu dans le giron de l?’?‰glise romaine par le Pape.

Le 13 avril 1598, Henri IV signe l?’édit de Nantes qui autorise le culte protestant dans tout le royaume, les chambres mi-parties et l?’accessibilité aux charges et dignités pour les deux religions. Cet édit est déclaré « perpétuel et irrévocable » (Livet, 25), mais sera néanmoins révoqué en 1685 par Louis XIV, conseillé par la femme qu?’il avait épousée en secret, Madame de Maintenon qui n?’est autre que la fille de Constant d?’Aubigné et la petite-fille d?’Agrippa d?’Aubigné. L?’Histoire recèle bien des surprises.
_________________
Que le ''Chicotte Power'' soit avec vous
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Chicotte
Dieu Administrateur


Inscrit le: 28 Jan 2005
Messages: 464
Localisation: Surrey (BC)

MessagePosté le: Jeu 17 Mar 2005 17:43:17?? ?Sujet du message: Répondre en citant

http://www.lepg.org/polimap.htm

à voir pour comprendre la ''découpe'' de la france.
_________________
Que le ''Chicotte Power'' soit avec vous
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Ringo
Roi


Inscrit le: 23 Fév 2005
Messages: 491
Localisation: Gironde

MessagePosté le: Jeu 17 Mar 2005 18:47:03?? ?Sujet du message: Répondre en citant

Est-ce que les images de la Saint-Barthélémy que l'on voit dans le film La reine Margot collent à la réalité de 1572 ?
Je me souviens avoir entendu quelque part que toutes les atrocités possibles ont été commises cette nuit là ...
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Chicotte
Dieu Administrateur


Inscrit le: 28 Jan 2005
Messages: 464
Localisation: Surrey (BC)

MessagePosté le: Jeu 17 Mar 2005 19:24:42?? ?Sujet du message: Répondre en citant

Oui c'est plutôt réaliste !

Ce qu'on ne dit pas dans La Reine Margot, c'est que le massacre a eu lieu dans toutes les grandes villes du Royaume. On parle de 30 000 personnes assassinées ce soir-là dans tout le Royaume.

Les protestants, la plupart étaient en train de dormir, étaient sortis de leur maison, et égorgés, poignardés, abattus..... certainement violées pour les femmes en plus ! Parfois, on leur demandait d,abjurer pour avoir la vie sauve..... mais même s'ils se convertissaient, ils étaient très souvent tués ensuite !

La Saint-Barthélémy a aussi été une ''opportunité'' pour certaines personnes de se débarasser de personnes génantes..... Un voisin, un concurrent.... et ce, même s'ils n'étaient pas huguenots ! Il était facile ensuite de dire qu'il y avait eu une erreur.....


Chicotte.
_________________
Que le ''Chicotte Power'' soit avec vous
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
daisy
Roturier


Inscrit le: 27 Mar 2005
Messages: 4

MessagePosté le: Dim 27 Mar 2005 09:05:34?? ?Sujet du message: guerres de religion Répondre en citant

Bonjour Smile
Je crois que le mot 'massacre' utilisé pour cette 'tuerie' est trop faible, qu'on peut aller jusqu'à dire qu'il s'agit d'un 'pogrome', c'est-à-dire :
l'extermination organisée d'un groupe de gens avec la fulgurance et la violence du tonnerre.

Je dis ça parce que j'ai toujours été choquée par la façon minimale de présenter la chose... un souvenir du cours d'Histoire au lycée.
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Châtillon
Prince


Inscrit le: 19 Mar 2005
Messages: 249
Localisation: Flandres

MessagePosté le: Lun 28 Mar 2005 17:29:35?? ?Sujet du message: progrome Répondre en citant

Ce terme de pogrome me fait un peu peur. Appliqué au massacre de la St Bart, il ajoute une connotation raciste, qui m'a l'air de ne pas correspondre avec la réalité du massacre. Les catholiques et les protestants ne sont-ils pas de la même nationalité, issu du même peuple, issu de la même 'race' franchoise ?
Pour désigner la St Bart, je parlerais plutot de fratricide. Nombreuses étaient les familles partagées par les deux religions. Ce sont des voisins, des anciennes connaissances, des amis d'enfance, voir des parents qui on été massacré.
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Chicotte
Dieu Administrateur


Inscrit le: 28 Jan 2005
Messages: 464
Localisation: Surrey (BC)

MessagePosté le: Lun 28 Mar 2005 18:13:08?? ?Sujet du message: Répondre en citant

Cela dépend....

Les historiens s'accordent mal à dire combien de victimes il y a eu ! Selon les différents personnages de l'époque, il y aurait eu entre 6 000 et 30 000 morts....... Le plus petit nombre de victimes nous est donné par un catholique, et le plus grand, bien évidemment, par un protestant ! La vérité doit se situer au milieu.....
_________________
Que le ''Chicotte Power'' soit avec vous
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis: ??
Poster un nouveau sujet???Répondre au sujet ???Forum histoire de France Index du Forum -> Capetiens Valois Toutes les heures sont au format GMT
Page 1 sur 1

?
Sauter vers:??
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB 2.0.11 ? 2001, 2002 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com